Le rosé ? Chi-oui Chinon !

(Bah elle me tendait les bras aussi, faut dire ! Faible et facile, comme je les aime... une fois encore, pardon pour cette blagounette ras-les-paquerettes)

J'ai (presque) toujours bu du vin. Sans connaissance aucune je l'avoue, juste mon palais comme seul juge bien peu objectif. Mais en tout cas, j'apprécie le vin depuis mon (presque) plus jeune âge (oui j'ai été précoce pour pas mal de choses, au grand désespoir de mes parents !)

Après des années de Montbazillac, Jurançon doux et autres Pacherenc-du-Vic-Bihl, je suis tout naturellement passée au rosé, saturé en sucre que mon palais était.

La suite logique est autrement commune : j'ai fini par oser le rouge. Au début, j'ai grimacé un peu c'est vrai, mais j'y suis tout de suite retournée parce que je ne voulais pas me taper la honte auprès des fines gueules que je pouvais cotoyer.

Peu à peu, on y prend goût et les vins chéris de sa jeunesse, on les dénigre, on les montre du doigt :
"Pouah ! Du blanc doux ?! Et pourquoi pas du Coca tant que t'y es ?! Sers moi plutôt de ce Chablis bien vif !"*
*Un p'tit coup d'oeil à mon tire-bouchon ci-dessous... oui, j'en profite pour faire un peu de pub à Jean-Marc Brocard, juste parce qu'il le vaut bien !

"Du rosé ? Mais t'es pas bien ? Autant boire de l'eau, ça reviendra moins cher !"

Loin d'être une extrémiste de la bouteille de rouge, je sais me plier quand il le faut, car, fidèle à mon dicton chéri, il est des moments où peu m'importe le flacon pourvu que j'aie l'ivresse (tu crois que c'est grave Lili violette ? Je devrais peut-être consulter ?!). Peuvent en témoigner Mme Coupette de Champ' à l'Eden et mon Sushi-mate pour lesquels j'abandonne inmanquablement mon rouge qui tâche pour boire leur rosé insipide (un sens du sacrifice sans borne, je ne vous le fais pas dire).

Il me fallait donc le tester ce Chinon rosé qui s'tape l'incrust' sur les trois-quarts des blogs de cuisine en ce moment ! Histoire de voir si oui ou non, un rosé pouvait me faire oublier à quel point mes sens sont en émoi dès la première gorgée d'un bon Côtes-du-Rhône.

N'attendez pas de moi une argumentation méthodique et riche en vocabulaire spécialisé, disons une argumentation oenologiquement correcte. Non, pour cela, je vous laisse consulter les travaux de Claude-Olivier maître-ès-bonne bouteille et de Sophie qui, ma foi, parle fort bien elle aussi ce jargon d'initiés.

Malgré tout, j'ai tâché ne pas me laisser enfermer dans mes préjugés et ainsi, j'ai testé ce Domaine Wilfried Rousse, un rosé de saignée (là encore, allez voir chez Claude-Olivier qui vous expliquera mieux que moi ce que cela signifie) plusieurs fois avant de l'asséner de mon jugement sans appel.

> A l'apéro, comme ça, sans rien
> Autour de galettes de sarrasin (ça c'était pour que ma bretonne de copine accepte d'y tremper ses lèvres)
> Autour et dans une mijotée de porc à l'ancienne (en gros du sauté de porc et des oignons grelots mijotés dans du Chinon rosé, de la crème, de la moutarde à l'ancienne et du laurier)
> Autour du fameux poulet façon tajine (autrement dit un plat sucré-salé et épicé aux saveurs d'orient)

C'est l'heure de mon jugement sans appel : alors ? Ce rosé, j'ai aimé ?
Ni oui, ni non ! (qui a dit "elle se mouille pas celle-là" ?)

Plus sérieusement, commençons par ce qui m'a plu. Le nez était très présent et très plaisant avec des notes de fraises (ou de framboises... bref de fruits rouges, quoi ! Eh oh, j'suis pas une pro je vous le rappelle !). Et une fois n'est pas coutume, un rosé avait du goût : dès l'attaque en bouche, je le sentais, et ça c'était déjà un détail non négligeable. L'attaque, puisqu'on parle d'elle, je l'ai trouvée un peu verte mais finalement, ce petit vin franc, bu bien frais, laissait en bouche un fruité franchement agréable. Pour moi donc, un bon rosé.

Mais son défaut, s'il en est, c'est simplement d'être un rosé. Je dois être butée mais je ne pouvais m'empêcher de penser à mon verre de rouge qui va bien - hips ! Aaaah, les goûts et les couleurs, hein ?!

Et mes autres testeurs, qu'en ont-ils pensé ?
Ma bretonne m'a laissé finir son verre (oui, je l'ai fini, oui ! Et alors ?!), serait-elle encore plus butée que moi ?!
Paulo l'a apprécié mais véritablement préféré à l'apéro, comme ça, tout seul.
Quant à mon pôpa, de passage à Paris (merci d'ailleurs pour les joints de la douche), il s'est également laissé séduire par ce vin à la belle robe (je vous laisse juger par vous-même).

En ce qui concerne l'accord mets-vin idéal à mes yeux, je penche sans hésiter sur la mijotée de porc - le même vin en cuisine et à table, c'est en général le meilleur moyen de ne pas se tromper - et sur le tajine de poulet avec lequel on tombait sur un équilibre sucre-acidité presque idéal.

Merci à Guillaume en tout cas de m'avoir offert de découvrir un des seuls rosés que j'ai bus avec le sourire (oh je sais ce que vous vous dites : non, je n'avais pas le sourire parce que j'étais pompette ! Enfin, pas seulement ;-))

Comments

[Claude-Olivier]

^^maître-ès-bonne bouteille, c'est la première fois qu'on m'appelle comme ça! J'ai rien fait de bien spécial en plus, juste passé un bon moment! biz et merci pour le clin d'oeil

[Baraou]

Il faut commenter plus souvent des vins, ça change de "nos" commentaires souvent trop conventionnels.

[eva]

Tu n'en parles pas si mal, ma foi !

[lili violette]

Ah, le rosé, très peu pour nous (je parle au nom des copains qui font la grimace, pour pas dire qu'ils font semblant de dégueuler). En même temps, je les trouve bien bégueule, parce que d'habitude en fin de soirée, j'en connais qui boivent bien n'importe quoi... et même du ROSE!
en tout cas, je te remercie pour la pub! bises

[nuage de lait]

les photos sont très jolies